La traversée des Alpes Du Sud

Du 1er au 21 juin 2015

par François REYNAUD

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LE RECIT

En juin 2015, j'ai effectué la traversée des Alpes du Sud. Parti de Monaco, je suis arrivé à Valloire, au début de la Savoie, 3 semaines plus tard, après avoir notamment traversé l'Arrière-Pays Niçois, le Mercantour, le Queyras et les Ecrins. Je suis également passé par les vallées de la Vésubie, de la Tinée, de l'Ubaye, du Guil, de la Durance, et de la Guisane. J'ai suivi pendant la plus grande partie du parcours la Via Alpina, qui est un réseau de sentiers permettant la traversée du massif alpin.


Monaco – Peille (1200 m de dénivelé – 17 km)

Premier jour de juin. Je prends le départ de 3 semaines de marche devant le port de la Principauté. La grimpette commence d'entrée. Je monte d'abord en longeant la gare SNCF, qui est étagée tout en hauteur. Puis je bifurque vers le Jardin Exotique, où commence la Via Alpina. De là, je grimpe vers la Turbie, une petite ville qui domine Monaco du haut de ses 500 m. L'ascension offre une vue magnifique sur la Méditerranée ainsi que sur la Principauté. Les sommets alentours, eux, sont malheureusement cachés dans la brume. A la Turbie, je passe devant le Trophée des Alpes, un ancien monument datant de l'époque romaine. Il reste un peu de montée jusqu'au Col de Guerre, perché 600 m au-dessus de la mer. Un dernier regard sur la Méditerranée, et je bascule dans l'Arrière-Pays Niçois, où la végétation est sèche et aride, typique du climat méditerranéen. La brume matinale s'est entre-temps dissipée et laisse place à un grand soleil. Il est presque midi quand j'arrive à Saint-Martin-de-Peille après une courte ascension. Le temps de prendre mon pique-nique, et je descends vers Peillon, charmant village perché, à travers un vallon abrupt. Puis je remonte à travers un autre vallon encaissé jusqu'à la chapelle Saint-Pancrace, qui marque la dernière crête de la journée avant l'arrivée. La chaleur devient alors presque caniculaire et avancer devient de plus en plus diffficile. Il est vrai que je n'ai pas encore gagné la haute montagne, où les effets des grosses chaleurs sont atténués par l'altitude. Une fois à la chapelle, il ne reste heureusement plus que la courte descente vers Peille, le but de cette première étape. Car en plus, je commence à avoir de plus en plus mal à la plante des pieds. L'arrivée étant à 2 km, je termine tranquillement, sans forcer. Une fois à Peille, le temps d'un arrêt à la fontaine, je gagne le Col Saint-Bernard, situé 80 m plus haut, où j'établis mon premier bivouac.

Peillon

Peillon

Peille – Sospel (680 m de dénivelé – 15 km)

Après une première nuit en bivouac, je me réveille vers 7h. Une heure plus tard, je me mets en marche. L'étape commence sous le soleil par une descente jusqu'au fond du vallon, vers le hameau de Pas d'Ongrand. De là commence l'unique montée du jour, le Col du Farguet, 680 m de dénivelé. Après un peu plus de 2 heures d'ascension, je parviens au sommet. Je prends ma pause déjeuner, mais c'est à ce moment-là que la brume arrive et noie rapidement le paysage. La visibilité se réduit à 200 m à peine. Au moins, il ne pleut pas. Après une petite sieste, je repars pour une longue descente vers le bourg de Sospel. Le brouillard se dissipe petit à petit. A 16 h, c'est l'arrivée de cette étape. Je trouve un terrain vague pas loin du centre-ville, à côté de la voie ferrée. C'est là que je plante mon second bivouac.

Col du Farguet

Col du Farguet

Sospel – Col de Turini (1850 m de dénivelé – 19 km)

Il est 7h30 quand j'entame l'étape la plus difficile du parcours, avec 1850 m de dénivelé au programme. Celle-ci commence par une petite montée assez facile le long de la vallée de la Bevera, le torrent qui passe à Sospel. Ce n'est qu'un simple échauffement avant les ascensions à venir, qui vont être de plus en plus dures. Après une courte descente pour traverser la rivière, c'est repati pour une nouvelle côte, qui ne présente guère plus de dénivelé, mais est par contre bien plus raide. Il est déjà presque midi quand je parviens sur la crête. Après la pause pique-nique, je repars pour une courte descente dans le Vallon de Ghiou, avant d'effectuer l'avant-dernière montée de la journée. Une fois au sommet, il faut redescendre sur le village de Moulinet, qui marque le pied de la longue rampe finale vers le Col de Turini. Il est déjà 16h, et 900 m de dénivelé restent à gravir. L'ascension finale se divise en 2 parties : d'abord une pente sèche qui permet d'atteindre la crête 800 m plus haut, puis il faut longer cette même crête jusqu'à l'arrivée. Je commence à me demander si je vais pouvoir y parvenir avant la nuit, car avec déjà presque 1000 m de dénivelé dans les jambes, la fin d'étape s'annonce difficile. Et dès les premiers mètres, la fatigue se fait en effet sentir. Je grimpe sans forcer, prêt à chercher une solution de repli pour bivouaquer si besoin. Au bout de 3 heures, j'atteins enfin la crête. Le panaroma sur les alentours est magnifique : l'Arrière-Pays Niçois s'étend à perte de vue. Mais je dois repartir sans tarder pour ne pas être surpris par la nuit avant d'avoir atteint le Col de Turini. L'arrivée est encore à 5 km, et si le plus dur est fait, il est tout de même 19 h. Je longe la crête tout en profitant du panorama. En vue de l'arrivée, j'aperçois les premiers chamois du parcours. Enfin, à 20h45, j'arrive au but de l'étape, 1 heure avant la tombée de la nuit. Je plante mon bivouac juste au-dessus de la petite station du col.

Arrière-Pays Niçois

Arrière-Pays Niçois

Col de Turini – Berthemont (970 m de dénivelé – 24 km)

Après ma première nuit en haute altitude, je repars à 8h sur les sentiers. L'étape commence par une interminable descente en forêt de 1100 m de dénivelé vers le bas de la vallée de la Vésubie, qui dure 3 heures au total. Puis j'entame une succession de courtes montées et descentes, qui me conduisent d'abord à La Bollène-Vésubie, village perché à flanc de montagne, puis au bourg de Belvédère qui surplombe la vallée et offre, comme son nom l'indique, un très beau panorama sur les alentours. Il est alors 17h et j'avais prévu initialement d'arrêter mon étape à cet endroit. Il me reste juste à trouver un endroit où planter mon bivouac. Mais la suite du parcours étant en forêt, je continue à marcher longtemps sans trouver un coin qui me convienne. Je poursuis donc les petites montées et descentes, jusqu'à me retrouver beaucoup plus loin que prévu, au village de Berthemont, à 21h. Le bulletin météo m'annonçant une nuit claire, je renonce à planter ma tente et déplie juste duvet et tapis de sol. Je passe ainsi la nuit à la belle étoile.

La Bollène-Vésubie

La Bollène-Vésubie

Berthemont – Saint-Martin-Vésubie (450 m de dénivelé – 8 km)

Etant allé plus loin que prévu la veille, mon étape du jour se réduit à 8 petits kilomètres. A 6h, je suis déjà en route. La seule difficulté du jour consiste à gravir d'entrée une ascension d'environ 450 m de dénivelé, que je termine en une petite heure. Il ne reste plus q'une courte descente, puis une longue portion de plat, pour atteindre Saint-Martin-Vésubie, le terme de l'étape. Il est alors à peine 10h30 du matin. Pour la première fois depuis le départ, je m'installe en camping pour les 2 nuits suivantes. Car le lendemein, ce sera repos.

Venanson

Venanson

Saint-Martin-Vésubie – Saint-Sauveur-sur-Tinée (720 m de dénivelé – 19 km)

Après un jour et demi de repos, je laisse l'Arrière-Pays Niçois pour le Mercantour. A 7h, je quitte Saint-Martin-Vésubie pour grimper vers la petite station de la Colmiane, qui marque le passage de la vallée de la Vésubie à celle de la Tinée, dans laquelle je vais passer 6 journées. Puis suit une longue descente vers le bas de vallée par les villages de la Roche et de la Bolline. Celle-ci se fait sur des chemins qui longent en raccouci la route du Col saint-Martin. Ensuite vient une courte montée vers le village de Rimplas, avant de descendre vers Saint-Sauveur, le but de cette étape, que j'atteins vers 15h.

Vallée de la Vésubie

Vallée de la Vésubie

Saint-Sauveur-sur-Tinée – Vignols (1450 m de dénivelé – 15 km)

A 6h, je suis déjà en route. La journée s'annoce difficile, avec 1400 m de dénivelé à grimper, presque d'une traite jusqu'au Refuge de Longon. Je monte d'abord au village de Roure, perché 600 m plus haut, que j'atteins vers 8h. J'y fais une petite pause, mais l'ascension n'est pas terminée. Encore 800 m de dénivelé avant le refuge. La pente est d'abord raide, puis s'adoucit en suivant une piste forestière, avant de redevenir raide sur la fin. Et là, une fois sur le Plateau de Longon, le décor change. La végétation est plus verdoyante, les sommets plus imposants avec à leur tête le Mont Mounier, qui domine les alentours du haut de ses 2817 m d'altitude. Le passage à la haute montagne est saisissant, lorsque j'arrive aux premiers alpages du Mercantour. C'est là que se trouve le Refuge de Longon, que j'atteins vers midi. Un orage étant annoncé dans l'après-midi, je patiente là avant de reprendre ma route. Celui-ci éclate vers 16h. A 18h, le temps se calme et je reprends ma route. Je passe les Portes de Longon, qui me font passer dans le vallon de Vionène, en bas duquel se trouve le hameau de Vignols, où je plante mon bivouac peu de temps avant la nuit.

Plateau de Longon

Plateau de Longon

Vignols – Roya (930 m de dénivelé – 14 km)

A 6h, je suis à nouveau en route, pour tenter d'éviter les orages de l'après-midi. Pour le moment, le ciel est parfaitement dégagé et vers 7h30, j'atteins le Col des Moulines, à près de 2000 m d'altitude. Depuis la crête, le paysage est superbe, avec un panorama à perte de vue sur les alentours, et notamment sur le village de Beuil. Je m'arrête un quart d'heure pour profiter du décor. Au loin, je vois passer quelques chamois et marmottes. La montée se poursuit en direction du Mont Démant, pas très loin du sommet du Mont Mounier, que j'ai pu voir tout au long de cette ascension. Après être passé à près de 2600 m d'altitude, commence la longue descente vers Roya. Les nuages commencent alors à s'accumuler dans le ciel et des orages commencent à se faire entendre depuis les vallées voisines. J'accélère alors le pas, les orages paraissant se rapprocher de plus en plus. Mais finalement, ils ne viendront pas au-dessus de moi, du moins pas avant l'arrivée. Par contre, une fois arrivé, il se met à pleuvoir des cordes. Impossible de planter ma tente dans ces conditions. J'avise alors un abri assez grand pour y déplier mon tapis de sol et y passer la nuit.

Mont Mounier

Mont Mounier

Roya – Saint-Etienne-de-Tinée (630 m de dénivelé – 13 km)

Parti encore une fois à 6h, je démarre par l'ascension du Col du Blainon, à presque 2000 m d'altitude, qui présente 500 m de dénivelé environ. Une fois en haut commence la descente sur la station d'Auron, durant laquelle je peux apercevoir le sommet de Las Donnas, déjà visible la veille pendant la descente sur Roya, et sur les flans duquel se situe la majeure partie du domaine skiable. J'aperçois encore quelques chamois depuis le sentier forestier. Puis je traverse Auron, qui ressemble à une station fantôme en ce début juin. Je poursuis par une très courte montée sur les hauteurs de la station, avant de redescendre en forêt jusqu'à l'arrivée. A 11h30, j'ai déjà terminé mon étape, et ainsi gagné un demi-journée de repos.

Vallon de Roya

Vallon de Roya

Saint-Etienne-de-Tinée – Bousiéyas (1310 m de dénivelé – 15 km)

Départ toujours à 6h. Deux cols sont à franchir aujourd'hui : le Col d'Anelle et le col de la Colombière, avec 600 et 700 m de dénivelé. La première montée se fait pendant le lever du jour, au-dessus de Saint-Etienne-de-Tinée. Je peux, en plus du village, apercevoir les paysages alentours, dont le Vallon de Demandols et les sommets entourant la Tinée, qui émergent au fur et à mesure que le soleil monte dans le ciel. Puis la descente me conduit vers le charmant village rural de Saint-Dalmas, situé en fond de vallée. Il reste la seconde ascension du jour, le Col de la Colombière, où j'arrive vers midi. De là s'offre un magnifique panorama sur la Haute Tinée et le Mercantour. Avec des sommets dont l'altitude frôle les 3000 m. Il ne me reste alors plus qu'à descendre vers Bousiéyas, petit hameau de la route du Col de la Bonette.

Saint-Dalmas-le-Selvage

Saint-Dalmas-le-Selvage

Bousiéyas – Larche (1000 m de dénivelé – 18 km)

La météo annoncée n'étant vraiment pas bonne pour cette étape, je pars très tôt, à 5h30. Un peu avant 7h, j'atteins le Camp des Fourches, 400 m plus haut. Une petite descente, puis la montée reprend pour atteindre le Pas de la Cavale, point culminant de ma randonnée avec 2671 m d'altitude, et qui permet de passer de la vallée de la Tinée au bassin de l'Ubaye. Pendant l'ascension, la pluie se met à tomber par moments, accompagnée d'un vent de plus en plus fort à l'approche du sommet du col. Un peu avant 9h, une fois au sommet, je bascule donc sans attendre dans la descente, qui débute par un immense névé jusqu'au Lac de Derrière la Croix, situé 300 m plus bas. Une fois arrivé au lac, le plus dur reste pourtant à venir, même s'il ne reste que de la descente. Car l'averse reprend pour de bon. Je pars pour 3 heures de galère dans cette ambiance glaciale jusqu'à l'arrivée à Larche. Les paysages, sans aucun doute magnifiques en d'autres circonstances, ne présentent du coup plus aucun intérêt. Le seul objectif est simple, rallier la fin de l'étape au plus vite. Vers midi, alors que la pluie s'est calmée depuis une demi-heure, je touche enfin au but. Je m'installe au camping municipal, où je reste 30 minutes au chaud sous la douche. Puis je pars faire la sieste pour récupérer de cette journée compliquée.

Lac de derrière la Croix

Lac de derrière la Croix

Larche – Maljasset (1380 m de dénivelé – 24 km)

Pour une fois, je me mets en route assez tard. Il est déjà 10h lorsque je quitte le camping. Le soleil, lui, est pour l'instant revenu et redonne de l'éclat aux paysages de la vallée de l'Ubayette. Il faut d'abord grimper au-dessus de Larche. Je laisse alors derrière moi le Mercantour, place au massif du Chambeyron. Après un peu plus d'une heure de grimpette, je bifurque pour quelques kilomètres de plat en direction du hameau de Saint-Ours. Commence alors la seconde ascension du jour, le Col de Mirandol, perché à 2433 m. Les nuages comment à revenir et un peu de pluie se met à tomber pendant la descente vers le hameau de Fouillouse, durant une demi-heure. Mais l'averse se calme rapidement cette fois, même si le ciel reste couvert. Un peu après Fouillouse, je passe sur le magnifique Pont du Châtelet : large de 3 m, posé au sommet d'une gorge étroite de 27 m, il domine l'Ubaye de 108 m de hauteur. Impressionnant. La fin du parcours est plus banale. Je suis la route goudronnée qui remonte la Haute Ubaye jusqu'au hameau de Maljasset. Comme la brume commence en plus à recouvrir les sommets du Chambeyron, les paysages n'offrent à nouveau plus d'intérêt. J'atteins l'arrivée un peu après 19h, où je passe la nuit dans un refuge.

Tête de Viraysse

Tête de Viraysse

Maljasset – Ceillac (750 m de dénivelé – 13 km)

Le temps est de nouveau maussade quand je me réveille : la pluie est revenue pendant la nuit. Je me prépare donc sans me presser, espérant sans trop y croire une éclaircie. Mais à 10h, je n'ai plus le temps d'attendre, je pars pour Ceillac et le Queyras. C'est donc sous l'averse que je grimpe le Col tronchet, perché à 2661 m, dont j'atteins le sommet à 13h. La descente sur Ceillac commence en plein brouillard, et je commence à redouter de perdre mon chemin si je devais traverser de longs névés, car en juin, il n'y a que très peu de randonneurs pour y laisser la trace du sentier. Mais heureusement, ceux que je rencontre sont assez courts, et le chemin y est parfaitement visible. De plus, le brume devient moins dense. Je finis par arriver à un parking qui marque le début de la route goudronnée vers Ceillac. La pluie s'est entre temps calmée et j'en profite pour prendre le pique-nique. Après quoi un chemin longeant l'asphalte me permet de descendre tranquillement jusqu'à l'arrivée.

Ceillac

Ceillac

Ceillac – Refuge de Furfande (1700 m de dénivelé – 18 km)

A 8h30, je quitte Ceillac sous le soleil pour la première montée du jour, le Col de Bramousse, 600 m de dénivelé. Ce premier col se divise en 3 parties : d'abord une infinité de lacets très raides, suivi d'un court replat de quelques centaines de mètres, avant le raidard final en longue ligne droite. Une fois en haut, je peux profiter de la vue sur les sommets environnants du Queyras. Suit une longue descente en forêt jusqu'au Pont de Bramousse, qui traverse le Guil. Il reste alors à gravir la grosse difficulté de l'étape, la difficile ascencion vers le Refuge de Furfande, 7,5 km pour 1100 m de dénivelé, soit près de 15% de pente moyenne. Je grimpe tranquillement à mon rythme pendant un peu plus de 3 heures. Lorsque j'atteins le refuge, je suis épaté par la beauté de l'endroit. L'alpage est une sorte de balcon géant, avec une vue panoramique sur une bonne partie des sommets du Queyras. Il est juste dommage que les nuages masquent en patie les montagnes. Le refuge, lui, vient d'être remis à neuf. Je m'y installe pour la nuit. Petit à petit, la fin du parcours se rapproche. Il me reste à descendre sur Guillestre le lendemain, où je dois m'arrêter une journée. Ensuite, je n'aurai plus qu'à traverser les Ecrins sur 3 étapes, avant de rallier Valloire, le but final, lors de la dernière journée.

Vallée du Guil

Vallée du Guil

Refuge de Furfande – Guillestre (570 m de dénivelé – 19 km)

Un peu après 8h, je décide, sur le conseil de la propriétaire du refuge, de suivre une variante à l'itinéraire prévu pour rejoindre Guillestre. Le trajet initial prévoyait 2 petites ascensions de moins de 150 m de dénivelé avant une très longue descente sur Guillestre. En choisissant la variante, je pourrai apercevoir le Mont Viso, qui domine les alentours du haut de ses 3841 m, en plus de passer davantage de crêtes. Après avoir pris des photos du panaorama depuis le Balcon de Furfande, cette fois sous le soleil, je traverse l'alpage du même nom. Puis débute l'ascension du Col Saint-Antoine, d'où on aperçoit le Mont Viso. Mais entre temps, les nuages ont déjà recouvert les sommets environnants. Dommage. Je pousuis mon chemin en descendant rapidement au Lac du Lauzet, dans un joli coin où je peux voir de près quelques sommets du Queyras. De là, nouvelle courte montée vers le Col de Moussière, qui offre un beau panorama sur la vallée de la Durance. Les sommets des Ecrins, eux sont malheureusement aussi sous les nuages. J'attaque alors la longue descente vers le Guil, où j'arrive après être passé juste au-dessus de la forteresse de Mont-Dauphin. Une très courte montée, et c'est l'arrivée sur Guillestre, un peu après 15h. Je n'ai plus qu'à aller planter ma tente dans un camping, avant de prendre un jour de repos le lendemain.

Vallée de la Durance

Vallée de la Durance

Guillestre – Freissinières (1000 m de dénivelé – 25 km)

Après un jour de pause, je reprends reprends la route à 8h. L'arrivée à Valloire n'est désomais plus très loin : dans à peine 3 jours. Il faut cependant d'abord passer le dernier gros massif, celui des Ecrins. Mais avant de m'y rendre, je fais un petit crochet en grimpant à Mont-Dauphin, ancienne citadelle construite par Vauban sous le règne de Louis XIV. Je traverse donc la forteresse après une courte montée, puis je redescends par l'autre versant en direction de la gare, d'où je me rends tout droit au pied du Massif des Ecrins. Passé une très belle fontaine pétrifiante, qui marque le début de la grosse asecnsion de la journée, la montée m'offre un panorama sur la vallée de la Durance : j'aperçois en face Mont-Dauphin, ainsi que des sommets du Queyras voisin. Je marche ainsi tout l'après-midi sur les hauteurs, pour arriver en début de soirée à Freissinières, où je m'arrête au premier camping.

Fontaine pétrifiante

Fontaine pétrifiante

Freissinières – Vallouise (1150 m de dénivelé – 21 km)

Vers 8h, je quitte Freissinières pour commencer la première des 2 montées de la journée, le Col des Lauzes. Après avoir passé le lac du même nom, j'effectue la descente, au cours de laquelle s'offre pendant un instant une vue plongeante sur le bourg de Largentière-La-Bessée, 800 m en dessous. une fois parvenu en bas au Torrent du Fournel, j'entame la seconde ascension, le Col de la Pousterle. Après le col, je reste sur les hauteurs pour profiter du panorama sur les hauts sommets avoisinants des Ecrins : j'aperçois ainsi pour la première fois le Mont Pelvoux, notamment. Je finis ainsi par arriver sur le domaine de Puy-Saint-Vincent, d'où démarre une rapide descente sur Vallouise, charmant village des Ecrins, d'où on peut faire l'ascension de quelques-uns des plus beaux sommets du massif, comme la Barre des Ecrins, l'Ailefroide ou le Mont Pelvoux.

Hameau de Tournoux

Hameau de Tournoux

Vallouise – Monêtier-les-Bains (1250 m de dénivelé – 19 km)

Pendant 2 km, je suis la route menant au pied de l'ascension du Pelvoux, puis je bifurque à droite sur un sentier en direction de Chambran. Un peu plus haut, je rejoins la route menant à ce hameau, d'où je peux voir d'assez près le Pelvoux, environ 8 km plus loin, se dresser en face du haut de ses 3946 m. Puis, une fois passé Chambran, démarre la grosse montée de la journée, le Col de l'Eychauda, qui marque le passage dans la vallée de la Guisane et dans le domaine de Serre-Chevalier. Pendant cette ascension, je croise des participants à un trail de plus de 80 km à travers les Ecrins. Au sommet du col, le vent se met à souffler de plus en plus fort, me poussant à entamer immédiatement la descente, qui commence sur les pistes de Serre-Chevaier. Puis, après avoir perdu 250 m de hauteur, le chemin se poursuit en forêt, et le vent se calme. Je termine tranquillement cette longue descente vers le village de Monêtier-les-Bains, où j'arrive vers 16h. C'est aussi la fin du Massif des Ecrins. Il ne reste plus que la dernière étape à passer, le lendemain, pour rallier enfin Valloire, le but final.

Col de l'Eychauda

Col de l'Eychauda

Monêtier-les-Bains – Valloire (1400 m de dénivelé – 26 km)

Pour cette dernière étape, je pars plus tôt que lors des précédentes. Dès l'aube, à 5h30, je suis déjà en route vers Le Casset, premier hameau sur mon chemin, dans une ambiance très fraîche, comparée aux jours précédents. Après une heure et demi, j'atteins le village suivant, celui du Lauzet, au pied de la longue montée vers le Col de la Ponsonnière, situé presque 1000 m plus haut, à 2617 m d'altitude. Vers le quart de l'ascension, un fort vent se met à souffler, me ramenant en hiver avec une température proche du zéro. Heureusement, une heure et demi plus tard, le vent se calme un peu, ce qui permet au thermomètre de grimper de quelques degrés. Un peu avant 11 h, j'atteins le sommet du col, qui me permet un dernier regard sur les sommets enneigés des Ecrins. La Ponsonnière marque aussi la fin des Alpes du Sud. En effet, à cet endroit, je quitte le climat méditerranéen pour passer en Savoie et en zone continentale. Je me trouve désormais sur des chemins que je connais bien, pour les avoir sillonés durant mon enfance pendant les grandes vacances, que je passais chaque année à Valloire. Je passe ainsi le Lac des Cerces, le Col des Cerces, les Lacs des Rochilles et le Col de la Plagnette. Il ne me reste alors plus qu'à descendre la longue vallée de l'Aiguille Noire jusqu'au hameau de Geneuil, qui surplombe Valloire. Une demi-heure plus tard, j'arrive devant l'office du tourisme de la station, qui marque la fin de cette belle randonnée de 3 semaines.

Valloire

Valloire